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mardi, décembre 3, 2024
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Chirurgie plastique et tabagisme : pourquoi arrêter de fumer avant une opération

La chirurgie plastique a pour mission de modifier la forme et le volume de différentes zones du corps. Pour permettre ce changement, il est nécessaire de déplacer la peau et les autres tissus sur des distances parfois importantes. Ce mouvement des tissus entraîne une modification du flux sanguin, car certains vaisseaux sanguins sont interrompus. Voyons pourquoi le tabagisme est un facteur aggravant pour les résultats de la chirurgie plastique.

Pourquoi le tabagisme empêche-t-il une bonne chirurgie plastique ?

La chirurgie plastique met à rude épreuve la circulation des tissus superficiels tels que le derme, l’épiderme et le tissu adipeux.

Ces tissus sont alimentés par de très petits vaisseaux sanguins qui sont des branches de vaisseaux plus profonds et plus grands.

En interrompant ces vaisseaux par la chirurgie plastique, la vascularisation peut être aggravée.

Le tabagisme affecte les petits vaisseaux (appelés capillaires) en provoquant une diminution de leur calibre.

La nicotine en particulier, lorsqu’elle est prise à haute dose, peut réduire le calibre des capillaires de près de 50 %.

Cela peut entraîner la souffrance des tissus superficiels qui manquent du sang nécessaire à leur survie, ce qui conduit à leur mort (nécrose tissulaire).

Exemples pratiques des dégâts du tabagisme en chirurgie plastique

En général, dans toute opération qui entraîne le détachement des tissus superficiels (peau et tissu adipeux) des tissus profonds (muscles et os), il peut y avoir des lésions vasculaires.

Par exemple, dans une abdominoplastie, une grande partie du lambeau de peau et de graisse présent dans l’abdomen est séparée des tissus profonds, en l’occurrence le fascia abdominal. Dans cette opération spécifique, la vascularisation est également mise à mal par la liposuccion et la tension des sutures.

Une autre opération pour laquelle le tabagisme pourrait être très nuisible à la vascularisation des tissus est la mastopexie, également connue sous le nom de lifting des seins.

Dans cette opération, le complexe mamelon-aréole, appelé NAC, ne survit que grâce à un petit vaisseau appelé pédicule. Sans la vascularisation de ce vaisseau, le mamelon et l’aréole peuvent se nécroser.

Les liftings du visage, des cuisses, les brachioplasties et en général toutes les opérations où la peau est séparée des tissus profonds peuvent entraîner des complications vasculaires.

Le tabagisme aggrave fortement la vascularisation des tissus superficiels et peut entraîner des complications nécrotiques de degrés divers (de l’épidermolyse à la nécrose totale).

Tabagisme et anesthésie

Peu de gens le savent, mais les fumeurs ont besoin de plus de médicaments.

Une étude récente de la Société européenne d’anesthésie confirme que les fumeurs ont besoin en moyenne de 33 % de plus de médicaments anesthésiques et de 23 % de plus de médicaments antidouleur que les non-fumeurs.

En effet, l’étude montre que les fumeurs passifs, c’est-à-dire les personnes qui ne fument pas mais respirent la fumée d’autres fumeurs, ont besoin d’environ 20 % de médicaments en plus.

Le tabagisme et le risque de thrombose

Il est scientifiquement reconnu que l’un des facteurs de risque de maladie thromboembolique des membres inférieurs est le tabagisme.

Comme mentionné plus haut, la nicotine entraîne une contraction des vaisseaux et une diminution de leur diamètre, ce qui réduit le flux sanguin.

Il est facile de comprendre comment une cuve de petit calibre peut se boucher plus facilement qu’une cuve plus grande.

En outre, la nicotine semble agir sur les mécanismes de l’inflammation, accélérant et favorisant la coagulation et conduisant ainsi à la formation de caillots.

Enfin, il a été démontré que le tabagisme est un facteur de risque d’embolie, c’est-à-dire le phénomène par lequel un caillot migre d’une zone du corps (généralement les jambes) vers la circulation pulmonaire avec des complications très graves.

Le tabagisme et les cicatrices

De nombreux fumeurs affirment n’avoir jamais eu de problèmes de cicatrisation après une opération (par exemple, appendicectomie, césarienne, etc.).

Comme nous l’avons déjà mentionné, la chirurgie plastique est une branche distincte de la chirurgie dans la mesure où elle se concentre sur les tissus superficiels et sur leur déplacement d’une région à une autre.

Le tabagisme entraîne une aggravation de la vascularisation des tissus au niveau de l’incision et retarde ainsi la cicatrisation, qui peut être excessive (cicatrice hypertrophique) ou déficitaire (cicatrice hypotrophique).

Combien de temps faut-il arrêter de fumer avant et après une opération ?

La période optimale pour arrêter de fumer avant une opération est simplement la plus longue possible.

Bien sûr, l’habitude de fumer est une dépendance, et il est très compliqué d’exiger du patient qu’il arrête de fumer pour de bon.

En règle générale, il est préférable d’arrêter complètement de fumer au moins 45 jours avant l’opération et 60 jours après.

Dans les interventions de chirurgie plastique où la vascularisation est un élément clé de la réussite de l’opération (lipofilling, abdominoplastie, lifting, mastopexie), il peut être demandé au plasticien d’arrêter de fumer au moins 90 jours avant l’intervention chirurgicale.

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