Le député de Paris considère que certaines « élites » sont en « sécession ». «Nous sommes sur la même planète, mais plus dans le même monde», rit le patron d’EELV.
Il veut en faire un symbole face aux grognements sur les réseaux sociaux. Ces dernières semaines, plusieurs comptes Twitter tels que CelebrityJets ont scruté les voyages privés en jet de milliardaires français, tels que Bernard Arnault et Vincent Bolloré. Et pointer du doigt ces grandes fortunes, dont les avions peuvent faire plusieurs vols par jour. Dans un entretien avec Libération, Julien Bayou, député de Paris à l’EELV, a déclaré qu’il « est temps d’interdire les jets privés ».
«C’est la mesure qui pénalise le moins pour l’impact le plus grand et le plus immédiat sur le climat», explique le secrétaire national de l’EELV. Comment peut-on exiger des efforts de la population, comment peut-on imaginer une transition juste, si les plus riches sont complètement exemptés de tout? Clouer les jets au sol, c’est les ramener à la raison sur terre », insiste ironiquement l’écologiste élu. L’occasion d’annoncer le dépôt d’un projet de loi à l’automne et un « projet (qui) sera très ouvert » avec d’autres députés des Nupes mais aussi ceux du Modem. Même si ce dernier est peu susceptible d’obtenir une majorité à la Chambre basse. Si Julien Bayou veut lancer « une initiative européenne » sur le sujet, il n’hésite pas à mettre en garde les autres moyens de transport de luxe utilisés par une partie de la population très aisée.
Les « mega-yatchs » ont également visé
« Je considère que les méga-yatchs et autres signes ostentatoires de pollution font également partie du paquet pour une transition juste », a-t-il déclaré. Pour le coprésident du groupe EELV à l’Assemblée nationale, «c’est l’histoire de la sécession des élites : nous sommes sur la même planète, mais plus dans le même monde.» Moyen pour Julien Bayou de mieux dompter la sobriété énergétique demandée par le Président de la République aux Français lors de son interview télévisée du 14 juillet, alors qu’il y a, selon lui, une «impunité pour les plus grands pollueurs». Pour le représentant d’EELV, «la transition ne peut être écologique et possible que si elle est juste».